vendredi 4 février 2011

« Toute écriture est fictive, même peut-être et surtout lorsqu'on s'efforce de raconter une vie. Entre les mots et la réalité, il y a un décalage sans lequel écrire ne serait pas possible. »

Yvon Richard, « les silences du corbeau »

jeudi 3 février 2011

Un âne pour se promouvoir ?

… « Les oreilles d’âne qu’Apollon impose à l’infortuné Midas, traduisent clairement l’ambivalence du symbole. Midas ayant attribué le prix de musique au rival d’Apollon, le dieu se venge en l’affublant d’oreilles d’âne. Cet acte prend valeur de punition. À ce titre, il est à l’origine du bonnet d’âne dont on couronne le mauvais élève pour indiquer sa sottise. Ceci n’est pas sans rappeler la transformation des enfants indisciplinés et paresseux en ânes dans le conte de Pinocchio. Mais les oreilles d’âne de Midas prennent également sens à un tout autre niveau si on s’interroge sur les circonstances qui président à la sanction. Apollon donne à Midas des oreilles d’âne parce qu’il n’a pas su entendre. Elles devraient donc lui permettre, à l’avenir, de jouir d’une meilleure ouïe, c'est-à-dire, sur un plan symbolique, de savoir discerner le vrai du faux, le bon du mauvais, et donc d’accéder à la connaissance. Ainsi, l’âne participe des deux notions pourtant contradictoires, de savoir et d’ignorance. »

Of Dictionnaire des symboles, mythes et croyances - Corinne Morel

Éditions de l’archipel, collection Archipoche - 2004

dimanche 30 janvier 2011

L’écriture comme arme d’appropriation de soi !

L’écriture ne se limite pas à la transcription de la parole. Nous manions un outil intellectuel qui permet d’augmenter la mémoire, de « restructurer la pensée », de favoriser l’élaboration d’une réflexion abstraite et complexe. Au-delà du document que nous sommes susceptibles de produire, nous vendons à des clients un acte de réappropriation de soi. Nous dépassionnons la situation qu’ils vivent à un instant donné, nous la nourrissons de mots et lui conférons la « juste mesure émotionnelle ». Le sujet retrouve une place centrale dans son histoire. Ces quelques lignes couchées sur un papier y contribuent. Avec eux, nous nous promenons dans la logique des rapports sociaux, dans un double jeu de résignation (voici qui je suis) et de redéploiement de la vie (voici ce que je veux). Notre plume pose un quotidien qui s’ouvre vers demain.